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La diffusion du bouddhisme dans le monde asiatique a conduit à l’élaboration d’une architecture et d’une iconographie dont les formes ont passablement évolué au fil des siècles selon les données et les cultures locales. Au-delà de ces différences, l’art bouddhique – et c’est là sa principale spécificité – représente à la fois la personne du Bouddha et son enseignement.
Jusqu’au Ier siècle de notre ère prédomine dans le nord de l’Inde une tradition «aniconique», selon laquelle le Bouddha ne peut qu’être représenté sous forme d’images symboliques. Dans l’art indien primitif, la présence du Bouddha est ainsi suggérée par des images associées à la puissance, à la dignité ou à la royauté qui protège et qui rayonne: un trône vide, un cheval sans cavalier ou encore des empreintes de pieds.
D’autres symboles présents dans l’art indien primitif relatent les quatre grandes étapes de la vie du Bouddha, à savoir:
Progressivement, vers le début de notre ère, apparaissent des représentations humaines du Bouddha au sein des grandes aires culturelles du monde indien. Ainsi, plusieurs écoles de sculpture indienne, restées jusque-là à l’écart du courant figuratif, donnent une imagerie complète à l’histoire de la vie du Bouddha. Par exemple, sur le site d’Amaravati, dans le sud de l’Inde, on peut voir des bas-reliefs décrivant l’enfant, le prince, l’ascète et le moine que fut Siddharta Gautama avant d’atteindre l’éveil.
Cependant, c’est sous le règne des princes Gupta, au Ve siècle de notre ère, que l’iconographie du Bouddha et ses attitudes canoniques – mudra (voir ci-après) – se fixent définitivement pour être adoptées par la suite dans tout le reste de l’Asie.
Selon les textes, le corps du Bouddha comptait, à sa naissance, 32 marques distinctives: l’iconographie retient généralement la protubérance crânienne (ushnisha) qui témoigne de son intelligence supra-humaine, la touffe de poils entre les sourcils (urna) qui atteste de son omniscience, les lobes des oreilles allongés qui rappellent sa condition princière et les trois plis de beauté du cou. L’ushnisha peut prendre des formes iconographiques variées: tantôt sous forme de bosse rasée, tantôt sous forme de chignon ou de flammèche.
Ce sont des gestes définis par la position des mains qui évoquent les événements de la vie du Bouddha et son enseignement. Ils peuvent se combiner à différentes postures du corps (assis ou debout) et sont inspirés des traditions indiennes du yoga et de la danse. Les mudra les plus classiques ont été représentés dans toute la statuaire asiatique:
![]() | mudra de la méditation |
![]() | mudra du don (faveur octroyée ou reçue) |
![]() | mudra de la protection (absence de crainte) |
![]() | mudra de l’enseignement (et de l’argumentation) |
![]() | mudra de la prise de la terre à témoin (éveil) |
![]() | mudra de la prédication (mise en mouvement de la roue de la loi) |
Enfin, la figure du Bouddha couché représente l’entrée du Bienheureux au «complet nirvana» (parinirvana) ou extinction suprême.