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Le sabbat – parfois écrit chabbat, shabbat ou sabbath – constitue l’un des fondements du judaïsme. Selon Hélène Hadas-Lebel, «l’observance du jour du chabbat est rappelée pas moins de cent fois dans la Bible et un traité entier du Talmud est consacré à son explication et aux lois qui régissent sa célébration.» (Rites et fêtes du judaïsme, Paris: Plon, 2006, p. 17).
On a coutume de rattacher le mot sabbat au verbe hébreu chabbat (prononcé “chabate”) signifiant “cesser”. Par le biais du latin populaire (sambati dies, jour du sabbat), ce mot est à l’origine de notre samedi.
Liée au calendrier lunaire hébraïque (mois de 29 à 30 jours), l’institution du sabbat est, pour les juifs, rattachée à l’achèvement de l’œuvre de la création (Genèse 2,1-3) et au souvenir de la libération des Hébreux de l’esclavage (Deutéronome 5,15).
Le respect du sabbat est le quatrième des commandements qui figurent dans le Décalogue: «9 Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage, 10 mais le septième jour, c’est le sabbat du SEIGNEUR, ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, tes bêtes ou l’émigré que tu as dans tes villes. 11 Car en six jours, le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le SEIGNEUR a béni le jour du sabbat et l’a consacré.» (Exode 20,9-11).
Ainsi, plutôt qu’une loi restrictive, le sabbat vise à assurer à toute personne un temps de repos et de fête en présence de Dieu, l’empêchant ainsi de se laisser complètement assujettir par le travail. Le sabbat est aussi un temps de rencontres et de réjouissances en famille et entre ami-e-s, où l’hospitalité joue un rôle central.
La fête est rythmée par trois offices à la synagogue (vendredi soir, samedi matin et après-midi) ainsi que trois repas en famille (le premier, le plus important, est célébré le vendredi soir après l'office à la synagogue). Ces repas, plus abondants et variés qu’à l’ordinaire, se déroulent selon un rythme fixe et précis; ils sont généralement cuisinés à l’avance au cours de la journée du vendredi.
Aujourd’hui encore, le sabbat est la fête la plus importante du judaïsme. Il commence le vendredi soir au coucher du soleil et se termine le samedi soir à la tombée de la nuit. Pour les juifs, c’est le dernier et septième jour de la semaine.
Durant la journée du vendredi, on commence déjà à se souhaiter chabbat chalom (littéralement “sabbat paisible”). Chez les juifs pratiquants, la mère et les filles de la maison allument les deux bougies du sabbat avant le coucher du soleil le vendredi soir; après quoi, on se rend à la synagogue. De retour à la maison, le père a pour coutume de bénir chacun de ses enfants en posant ses deux mains sur leurs têtes et de réciter le livre des Proverbes (31,10-31) en l’honneur de son épouse. Ensuite il bénit le vin, puis le pain confectionné spécialement pour cette fête. Durant le repas, on chante des psaumes et on récite des passages de la Torah. Le samedi, on se repose et on profite d’être ensemble; les préoccupations de la semaine doivent être laissées de côté durant ce jour de joie et de recueillement. Le sabbat s’achève par une prière spécifique, appelée havdala ou “séparation”, qui marque le passage entre le jour consacré et les jours ordinaires de la semaine.