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Le Bouddha Shakyamuni, aussi appelé Siddharta Gautama, a vécu au nord de l’Inde entre le VIe et le Ve siècle avant l’ère chrétienne. Après une vie princière puis ascétique, c’est par la méditation qu’il parvint à l’état de conscience suprême qui fait de lui un Bouddha, un «éveillé». Par ses sermons, il fonda une nouvelle voie spirituelle, qui se présente comme une religion à vocation universelle: le Buddha-sasana, ou enseignement du Bouddha.
Le canon des Écritures comprend une «Triple Corbeille» – Tipitaka (pali) ou Tripitaka (sanskrit):
La tradition n’a cessé de s’amplifier à travers les âges et les cultures. De sorte que le bouddhisme conserve aujourd’hui trois canons: en pali, en chinois et en tibétain, ces deux derniers étant traduits du sanskrit.
À partir de l’Inde, le bouddhisme s’est développé sur trois axes géographiques:
Les écoles d’Extrême-Orient et des régions himalayennes mettent l’accent sur l’idéal altruiste du «grand véhicule» – mahayana; certaines relèvent de la tradition ésotérique, appelée Véhicule de diamant – vajrayana.
Fondé sur les notions indiennes de rétribution des actes – karma – et de cycle des renaissances – samsara, le bouddhisme prône l’acquisition de la vue correcte des choses, soit la perception de la réalité telle qu’elle est, et non pas telle que nous la comprenons sous l’emprise des passions (désir, haine, aberration). Malgré leur extrême diversité, les écoles bouddhiques se reconnaissent toutes dans trois points doctrinaux fondamentaux: l’impermanence de toute chose – anitya, l’absence d’âme – anatman – et la paix du nirvana, ou extinction de la souffrance existentielle – dukkha. Dans son premier sermon à Varanasi, le Bouddha a développé les «Quatre Nobles Vérités» relatives à l’universalité de la souffrance et à la voie qui conduit à la cessation de cette souffrance.
Conformément au principe du karma, la morale bouddhique – shila – préconise la responsabilisation de l’individu dans sa conduite. Dans l’école theravada, les laïques peuvent suivre cinq préceptes, soit l’abstention du meurtre, du vol, de la luxure, du mensonge et des intoxicants; les moines novices y ajoutent cinq autres préceptes, tandis que les moines pleinement ordonnés en observent plus de deux cents, et les moniales encore une centaine de plus.
Certaines écoles du mahayana suivent les mêmes règles, qui peuvent aussi se combiner à cinquante-huit préceptes propres à cette tradition.
Les bouddhistes s’identifient par la «prise de refuge» dans les Trois Joyaux que sont le Bouddha, sa Loi – dharma – et sa communauté – sangha. Dans tous les pays bouddhiques, le Bouddha est l’objet d’une vénération, en hommage au maître qui a dispensé l’enseignement et à son idéal que l’on cherche soi-même à atteindre. Cela se traduit par des offrandes d’encens, de fleurs, de lumière et de nourriture devant les images du Bouddha et des grands maîtres de la tradition.
La pratique sur la voie de l’éveil comprend différents exercices spirituels: méditation, entraînement à la discipline, visualisations, relation au maître, etc. Certaines écoles, comme le Zen, insistent sur l’effort personnel, alors que d’autres, notamment la Terre Pure, offrent une voie fondée sur la confiance dans la compassion et la sagesse du Bouddha ou des bodhisattvas, ces «êtres proches de l’éveil» dont les mérites rejaillissent sur les fidèles.
Toutes les écoles bouddhiques célèbrent les principaux événements de la vie du Bouddha ainsi que les anniversaires du décès des grands maîtres.
Dans le theravada, chaque pleine lune est l’occasion de réunir la communauté. Celle de la 4e lune de l’année lunaire (Wesak) est la plus importante car elle commémore simultanément la naissance, l’éveil et le décès du Bouddha; la fin de la retraite des moines lors de la saison des pluies est marquée par la fête de Kathina.
Dans les écoles du mahayana, toutes ces fêtes sont célébrées indépendamment les unes des autres.
Le bouddhisme connaît des cérémonies spécifiques pour la naissance et pour la mort, qui diffèrent d’un pays à l’autre en fonction de leurs traditions culturelles. Les cérémonies d’ordination de moines et de moniales constituent aussi un moment important.
En l’absence de «commandements», les bouddhistes règlent leur vie selon les préceptes auxquels ils se sont engagés. Les moines et moniales de l’école theravada s’abstiennent généralement de viande et d’alcool et ils ne consomment pas de nourriture solide passé midi.
Le cœur de l’organisation bouddhique réside dans la communauté – sangha. Le bouddhisme ne connaît pas de magistère unique. Les différentes écoles sont totalement autonomes, avec à leur tête leur propre supérieur, ou patriarche, souvent entouré d’un collège. Entretenus par les donations des laïques, les temples et monastères demeurent le lieu par excellence de l’enseignement et de la pratique.
Parti de l’Inde pour se répandre pacifiquement dans toute l’Asie, le bouddhisme a fait preuve d’une très grande capacité d’adaptation religieuse et culturelle. Il coexiste généralement en bonne entente avec les autres religions, dont il reconnaît l’utilité propre.
Ouvert à toutes les couches de la population, sans distinction de race ou de classe, le bouddhisme s’est toujours efforcé d’avoir le soutien des représentants du pouvoir politique.
Il doit sa première expansion hors de l’Inde au célèbre empereur Ashoka (IIIe siècle avant l’ère chrétienne). Comme jadis le Tibet ou le Japon, certains pays, dont le Bhoutan, reconnaissent encore le bouddhisme comme religion d’État.
Dans plusieurs pays, comme le Sri Lanka ou la Thaïlande, le bouddhisme joue un rôle politique important, alors qu’au Tibet et en Corée du Nord il subit les persécutions du communisme.