![]() |
L’hindouisme n’a pas de fondateur; son origine remonte aux sages inspirés de tribus indo-aryennes installées dans le nord de l’Inde au cours des millénaires précédant notre ère. Le nom «hindou» apparaît, au contact des musulmans, au VIIIe siècle de l’ère chrétienne.
Dès le XIIe siècle, on parle d’Hindou Dharma, mais le terme classique est Sanatana Dharma, l’ordre éternel des choses.
Les Écritures hindoues sont aussi vastes que variées:
À noter en outre que chaque courant possède ses Écritures spécifiques.
Ensemble d’expressions religieuses sans doctrine ni pratique unifiées, l’hindouisme se ramifie dans trois principales formes de culte adressé à trois grandes divinités:
Pour leurs adeptes, chacune de ces divinités représente la totalité du divin.
Pour les hindous qui ne se rattachent pas à ces courants spécifiques, ces divinités, parmi d’autres, constituent autant d’aspects du divin.
Un autre courant demeure influent, l’Advaïta Vedanta: convaincu de l’unité foncière de tout ce qui compose l’univers, il affirme l’identité, en dernière analyse, du Soi personnel – atman – et de l’Absolu divin – brahman.
Les différentes écoles s’accordent sur un fonds commun: le respect des Védas, la pluralité des approches du divin, le cycle de création, préservation et dissolution de l’univers, la succession des réincarnations – samsara – provoquée par le fruit des actions – karma – et l’organisation de la société en castes. Les hindous modernes rejettent la hiérarchie de privilège basée sur la caste. La délivrance – moksha – peut être recherchée par différentes voies: les actions désintéressées, le contrôle psychique, la sagesse des systèmes philosophiques et la dévotion – bhakti – au gourou ou à la divinité préférée – Ishta Devata.
Parmi d’autres, le Livre des Lois de Manou fixe les fondements de la société hindoue, structurée en quatre castes – varna (prêtres ou brahmanes, guerriers et hommes politiques, commerçants, ouvriers et serviteurs) et en de multiples classes (professionnelles) – jati. Traditionnellement, la vie personnelle connaît aussi quatre étapes: l’étude, la vie de famille, la retraite en forêt et le dépouillement total du sannyasin: homme (ou femme) initié par son maître spirituel – gourou – et ordonné dans une lignée monastique par une cérémonie appelée viraja-homa.
Autel privé, petit temple ou grand centre de pèlerinage, la cérémonie de puja a lieu devant l’image ou la statue de la divinité de son choix; avec des clochettes, de l’encens et de la lumière, elle comprend une offrande de fleurs ou de nourriture ainsi que la récitation de prières et d’un mantra.
Les brahmanes célèbrent le culte trois fois par jour en récitant le plus souvent le mantra Gayatri: «Méditons sur le lumineux rayonnement de l’Être admirable qui a créé le monde! Qu’Il guide nos pensées vers la vérité!» Le courant moniste ne recourt à aucune image, mais pratique la réflexion suivie de la méditation..
Les grands moments de l’existence revêtent une dimension religieuse: donner un nom à l’enfant, passer du lait maternel à la nourriture solide, ceindre la taille du cordon sacré; traditionnellement arrangé par les familles, le mariage donne lieu à de grandes cérémonies.
Également importantes sont l’entrée dans la vie ascétique ou monacale, ainsi que la crémation du corps des défunt·e·s.
Beaucoup d’hindous sont végétariens, tout particulièrement les brahmanes, sauf dans le nord-est de l’Inde. D’une manière générale, ils s’abstiennent systématiquement de viande bovine. Bien des actions sont entreprises en fonction de l’astrologie.
Fortement structuré par le système des castes (varna) – et des classes (jati), l’hindouisme n’a jamais connu d’autorité unifiée. Avec les Upanishad, l’importance des sacrifices, domaine des brahmanes, est relayée par la méditation des sages et la discipline des ascètes. Différents cultes ont toujours coexisté et, jusqu’à aujourd’hui, des groupes ou courants – sampradaya – se sont constitués autour d’un sage. Depuis le XIIIe siècle, les courants védantiques chapeautent l’ensemble des courants, y compris le yoga (pratique de Patanjali).
À côté du rayonnement de quelques rares sages et de la retraite d’une minorité d’ermites dans l’Himalaya, la pratique et la propagation de la religion sont assurées par le service héréditaire des prêtres, attachés très souvent aux temples, ainsi que par des ordres monastiques avec leurs ashrams (lieux de retraite et de formation).
Par sa nature, l’hindouisme reconnaît la diversité des voies qui conduisent au Dieu personnel et, à travers lui, à l’Absolu insondable. Il s’ensuit une très grande tolérance à l’égard des différentes expressions religieuses tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’hindouisme. Ce que les hindous rejettent, c’est l’absolutisation d’un message ou d’une forme particulière de culte, ainsi que tout prosélytisme.
Traditionnellement, la fonction de prêtre des brahmanes est distincte de la fonction politique qui revenait aux kshatriyas (guerriers et hommes politiques). Les rois devaient assurer l’harmonie sociale de l’ensemble de la population. L’invasion musulmane, relayée par le colonialisme britannique, a instauré une rupture entre les sphères du pouvoir et la population demeurée majoritairement hindoue. Depuis l’indépendance, l’Inde se définit comme un état séculier, malgré les revendications d’un nationalisme hindou en faveur du caractère hindou de l’ensemble du pays – hindutva. À l’étranger, les hindous, souvent brahmanes, s’adaptent aux règles du pays dans lequel ils vivent tout en assurant la permanence de la tradition au niveau familial.
_________________
NOTE
1. Pongal, littéralement «ébullition», est une fête particulièrement populaire dans la communauté tamoule.